Sommaire
- Construction biosourcée : définition et principes
- Les maîtres d’ouvrage s’engagent pour l’environnement
- Pourquoi investir dans des matériaux biosourcés plutôt que dans des équipements dits « écologiques » ?
- Construction biosourcée et pensée architecturale
- Un promoteur précurseur et engagé
- Bâtiment éco-conçu et à haute performance énergétique
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Selon l’INSEE, la population mondiale atteindra 9,8 milliards d’habitants en 2050. Face à cette croissance exponentielle, il semble indispensable que des efforts soient faits dans le secteur du bâtiment, qui est l’un des plus polluants. En France, il représente 40 % des consommations énergétiques nationales, et près de 25% des émissions de CO2. Pour agir, un des leviers d’action consiste à travailler sur la construction de bâtiments neufs en utilisant des matériaux bio-sourcés et ou en appliquant des normes énergétiques plus exigeantes.
Construction biosourcée : définition et principes
Les matériaux bio-sourcés sont issus de matières organiques ou écologiques comme la terre crue ou la pierre. Leurs applications principales concernent les isolants (paille, bois, chanvre, laine, plume….), les produits chimiques (colles, peintures) mais aussi les composants (panneaux en fibres végétales) ou enfin le béton. La notion de matériau bio-sourcé a été définie en décembre 2012 via le label « bâtiment biosourcé » qui exige 3 conditions : une Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire démontrant l’impact environnemental du matériaux, qu’il soit soumis à l’étiquetage des produits de constructions et qu’il atteste de la gestion durable des forêts ou autres dont il est issu.
Depuis 10 ans, les pouvoirs publics encouragent de plus en plus la construction biosourcée. Après, le Grenelle de l’Environnement, la création du label « Bâtiment Biosourcé » en 2012 et la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte en 2015, les promoteurs, bailleurs et sociétés foncières s’engagent de plus en plus dans le vert.
Les maîtres d’ouvrage s’engagent pour l’environnement
Les promoteurs se sont lancés dans la course aux labels, dans la construction neuve comme dans la rénovation. Le Label E+C- (Energie positive et réduction carbone) récompense les maîtres d’ouvrage volontaires et engagés dans ce domaine : les empreintes carbone et énergétique d’un bâtiment sont mesurés pendant tout son cycle de vie, depuis la production des éléments qui le composent jusqu’à sa déconstruction. La RE2020 et la Loi Elan dessinent dès à présent le niveau d’exigence environnemental de demain.
Pourquoi investir dans des matériaux biosourcés plutôt que dans des équipements dits « écologiques » ?
Si certains équipements promettent la production d’énergie propre et la création de nouvelles filières économiques, il ne faut pas oublier que la mise en œuvre, le processus de fabrication et le transport polluent également. Il est plus intelligent de prendre en considération les énergies et émissions produites pendant la durée de vie totale du matériau : consommation d’énergie, d’eau, déchets produits lors de l’exploitation, de la démolition… Car ce n’est pas sur l’instant que la mesure est importante et détermine le caractère écologique d’un produit, mais bien sur le long terme. On parle d’énergie grise (nécessaire à la production, l’extraction, la transformation, la fabrication, le transport, la mise en œuvre, l’utilisation, l’entretien et le recyclage), celle de l’ombre et pourtant la seule valable. Dans ce domaine, les matériaux biosourcés sont extrêmement efficaces d’autant plus lorsqu’ils s’inscrivent dans un circuit court et local.
La construction est réalisée en «béton de site», un béton de ciment blanc ou clair réalisé à base de granulats calcaire. La mise en oeuvre est faite par coulées successives de 80 cm. Le parement est ensuite sablé. C’est une réponse simple avec une technicité minimale.
Construction biosourcée et pensée architecturale
Si le choix du matériau de construction est intrinsèquement lié à son identité, il est évident que l’utilisation de matériaux biosourcés va modifier le paysage architectural. Le choix du matériau implique par exemple le choix d’un système structurel, qui ne sera pas le même si le bâtiment est en brique ou en bois. L’épaisseur de mur d’une construction en pierre sera bien plus importante que celle d’une construction en béton.
Maison Ajijic par Tatiana Bilbao
Un promoteur précurseur et engagé
Axanis
A Bègles, près de Bordeaux, La ruche est un ensemble de logements collectifs «pas comme les autres» qui s’est construit sur le périmètre de l’opération Euratlantique. De loin, des volumes semblables à de grandes maisons… des toits pentus, du bois. Mais de plus près se dégagent de longues passerelles qui desservent les rez-de-chaussée partagés et des terrasses plantées. Ce projet livré fin 2016 par Axanis et réalisé par l’agence d’architecture Dauphins propose un système constructif en ossature bois et un remplissage en paille. Leur démarche doit servir d’exemple.
Elle ne se résume pas au caractère biosourcé ou encore au respect de la RT 2012. L’ambition d’Axanis est avant tout de simplifier les systèmes employés afin de transmettre aux habitants du lieu, des savoirs-faire. La véritable réduction des énergies provient de cette idée de permettre aux habitants d’être acteurs de leur environnement construit. Ils mettent en commun leurs moyens humains et techniques afin de réaliser leur logement et de les rendre plus responsable de leur lieu de vie.
Bâtiment éco-conçu et à haute performance énergétique
Un exemple en conception-réalisation : les bureaux Joliot-Curie
En 2013, la CODAH (Communauté de l’Agglomération Havraise) lance un concours en conception-réalisation. Le groupement constitué de l’agence d’architecture 6.24 et de Sogea filiale de Vinci et mandataire l’a remporté en répondant aux exigences du projet, très contraignantes : concevoir un bâtiment de bureaux bénéficiant du label «biosourcé», démontable et réversible, livré en moins de 12 mois et au meilleur coût. Il s’agit du premier bâtiment construit en bois et recyclable à 80%, qui peut être complètement démonté et remonté sur un autre site, pour accueillir par exemple des logements.
Le bâtiment a été conçu avec une trame très simple composée de modules en bois préfabriqués de 6 mètres sur 2,60 mètres, prêts à assembler directement sur site. Ce n’est pas forcément la plus élégante des réalisations bio-sourcées, mais elle répond avec intelligence à l’équation : coût, qualité et délai et pourra servir de référence pour penser les bâtiments de demain.
©Jacques Basile
La construction biosourcée présente donc l’avantage d’être performante d’un point de vue technique et environnemental. La réversibilité des bâtiment semble être une autre piste pour une construction plus vertueuse. En tout cas, l’enjeu actuel est bien le pari de la durabilité avec des calculs qui privilégient de moins en moins le score à un instant T mais plutôt les mises en œuvre antérieures à la construction et l’avenir du bâtiment.
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